Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
À l'ombre d'un avatar

À l'ombre d'un avatar

Menu
de la page 46 à la page 50

de la page 46 à la page 50

de la page 46 à la page 50

Semaine précédente:

 

Il est donc permis de penser que Monsieur Pascal enfermé devant son écritoire se trouvait dans un état modifié, comme l’a été Marcel Proust fin 19 ème. Je pense que tu connais !"

 

Gildas, admiratif devant sa sœur, demande :

 

"Pourrais-tu nous refaire cette formule ou une mixture équivalente ?"

 

-"Je vous déconseille fortement de jouer à ça, ici. Ce genre d’essai se fait avec un contrôle médical mûrement réfléchi. Un dosage mal estimée ou une allergie à un des constituants et vlan, c’est l’accident assuré ! Par contre, j’aimerais bien assister à une de vos séances. Vous êtes là dessus depuis quelques temps et mon œil extérieur encore critique peut vous être profitable."

 

-"Pour moi, le cobaye, je suis OK. Seul problème, celui de la boucle que nous n’avons pas modifiée."

 

Line intervient :

"Pourquoi refaire cette boucle ? Elle vous a permis d’obtenir un résultat réel. Il faut plutôt contourner les effets indésirables qui ont suivi. Puisque tu es, Jacques, à ce moment là sous hypnose, pourquoi ne pas te convaincre de la nouveauté du jeu ? Ton cerveau posera le verrou nécessaire et nous pourrons tester votre avancée."

 

-"Incroyable, en trois phrases, vous balayez toutes les difficultés. Nous manquons visiblement d’expérience. Moi, normal, je ne suis qu’un poète en herbe, mais toi Gildas, le scientifique, le futur toubib !"

 

-"Ne te dévalorises pas, Jacques, sans vous autres les poètes comme tu dis, la vie derrière nos paillasses blanches seraient d’un triste. Pas vrai mon Gigi ?"

 

Coupant court, Gildas propose :

"Je commande une pizza, nous mangeons puis enchaînons sur un nouvel essai."

 

-"Parfait !" Répond Line. -"Très bien !" Dit Jacques. Gildas commande.

 

"Je file prendre une douche, les garçons ! J’ai encore la transpiration du ’bled’ qui me colle à la peau. J’en ai pour une minute. Jacques, tu me portes le sac de tout à l’heure ? S’il te plaît, poète !"

 

-"Bon, pour le vouvoiement c’est réglé, mais elle me

cherche maintenant !" pense Jacques...

 

Quelques minutes plus tard, la sonnette retentit, le livreur tient le carton de la main gauche et une feuille main droite. "C’est bien ici la napolitaine ? 17 euros s’il vous plaît !"

Line dégoulinante, une serviette serrée au niveau de la poitrine entrebâille la porte de la salle d’eau et lance :

 

"Prends dans mon sac, sur la table de la cuisine, je ne vais pas me faire entretenir par des pauvres petits étudiants !" Elle se ré enferme et ré ouvre peu de temps après.Pieds nus, elle sort avec une sortie de bain en soie comme seul vêtement.

 

Devant les yeux exorbités de Jacques, Gildas fait une courte description de sa sœur .

"Femme surprenante, Line est difficile à cerner, changeant d’humeur et d’état d’âme en peu de temps. Son émotivité est grande ce qui la rend parfois un peu trop sensible.

Dotée d’un flair étonnant et d’un charme particulier qui lui facilitent beaucoup de choses dans la vie, elle est pratique et réaliste. Les pieds sur terre, elle n’attend pas les autres pour résoudre ses problèmes. Son grand sens de la morale en fait une personne de confiance, bien que pas toujours tolérante. Elle assume ses responsabilités et déteste la superficialité."

 

 

- oOo -

 

 

Le repas animé par le voyage au Maroc, terminé, ils passent ensemble au labo ; sur la table de la cuisine restent trois verres à pied, une cruche et le carton vide de la pizza avec son couvercle replié par en dessous...

 

Les garçons entament le protocole d’amorçage et de sécurité pour la nouvelle séquence. Line, silencieuse, observe tout en prenant des notes sur une feuille prélevée sur le bureau de Gildas. Suivant la même procédure, les étapes s’enchaînent une à une, peut-être plus rapidement, l’habitude déjà !

 

«Appuyez sur Enter»...

 

L’écran de contrôle, comme la fois précédente renvoie la vue pénétrante de l’œil... Le plongeon se calme.

 

-"Maintenant, Gildas !"

 

Line suit de tout son être cette première. Une hypnose en vrai, quoi de plus excitant !

 

-"Jacques, Jacques ; tu es endormi, tu dors profondément. Chacune de mes paroles te dirige, tu as envie de m’obéir ; tu m’obéis... Les scènes auxquelles tu vas assister sont entièrement nouvelles pour toi, laisses-toi porter !"

 

Le voyant vert confirme la possibilité de pour-suivre...

<Phase 2>....

«Veuillez confirmer !»...

< Phase 2 : enclenchée. >

Le combat laser auquel Jacques assiste, le surprend, il pare les coups en se jetant sur le côté. De gauche, de droite, l’agression vient de toutes parts... Subitement, il lève les avant-bras comme pour protéger son visage. Un râle sort de la gorge sèche :

"Non, non...non !"

 

Il repousse un adversaire invisible de ses deux mains tendues, puis bascule la tête en arrière.

Il reste là, le visage vers le plafond. Son corps ramolli est parcouru par de brefs soubresauts.

 

Line bondit sur Gildas.

"Stop ! Vite arrêtes tout ! Il lâche !"

 

L’écran de contrôle clignote en orange. Gildas a anticipé les ordres de sa sœur et enfoncé la touche

« FIN DE PHASE 2 ».

 

"Tu te réveilles, tu es en train de te réveiller... À trois tu seras complètement réveillé. UN...DEUX...TROIS. Tu es réveillé."

 

Line s’est précipitée aux côtés de Jacques. Elle l’aide à enlever le casque et, lui soutenant la tête de son bras gauche, pose trois doigts de sa main droite sur le cou. Le cœur bat normalement ! Ouf !...

Quelles sont les pensées de Jacques à cet instant ? Est-il encore groggy ou bien profite-t-il de la douceur tendre des doigts de Line contre sa peau ?

 

"Encore un échec ! Mais nous avons progressé !" annonce Gildas.