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À l'ombre d'un avatar

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De la page 66 à la page 70

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Voyage !

Voyage !

-"Moi, reprend Line, j’ai toujours été attirée par les parfums, les odeurs et les arômes, j’ai vraiment envie de m’investir dans cette voie."

 

-"Alors moi, répond Gildas, pour vous suivre, il me faudra devenir pâtissier !"

 

-"Ça t’irait parfaitement ! Pour moi étant déjà immergé dans l’imaginaire, ce serait plutôt en écrivant des contes poétiques."

 

Line reprend :

"Même si cela peut surprendre un peu, je pense que rien ne nous empêche d’aller dans ce sens tout en enrichissant nos compétences professionnelles, avoir non pas plusieurs vies mais avoir plusieurs cordes à nos arcs.

 

Je pars demain mais je suis déjà impatiente de revenir. En un week-end, je bouillonne de nouveau. Vivement la suite !"

 

Gildas, ramassant son bloc-notes et son stylo, se permet de remarquer :

"Finalement, je n’ai rien noté de nos propos de cet après-midi mais je retiens tout de même ton idée de magnétisme. Je la retiens car, il est vrai que j’y vois une branche à travailler et que cela m’intéresse personnellement d’un point de vue médicale.

 

Est-ce que vous avez faim ? Une soupe ça vous va ?"

 

Semaine précédente

- oOo -


 

Un heureux hasard

 

Nuit banale pour Gildas qui a pu "avaler" la pile de polycopies médicales dont la lecture avait été ajournée par la priorité des examens des derniers jours.

 

Nuit quasiment blanche pour Line et Jacques qui, dans la certitude de leur accord partagé, se sont découverts sans retenue, sans cachotterie ni empresse-ment. Comme des mouvements symphoniques, se sont enchaînés une sonate de corps frôlés suivie d’un thème varié de postures, avant l’apothéose d’un rondo mêlant balancements et caresses.

 

Peu importe la nuit, peu importent les têtes de déterrés du matin, peu importe cette marque de satisfaction à la commissure de leurs lèvres, l’heure de se lever est incontournable pour qui doit prendre un train.

 

En un quart d’heure à pied, ils arrivent devant la gare, face au Jardin des Plantes. Marchant en tête avec le sac de voyage, Gildas ouvre la route dans l’enfer des passages souterrains. Main dans la main, Line et Jacques semblent vouloir prolonger le temps. Pour eux, rien n’a plus d’importance ce matin que leur union. Il ne leur reste que quelques minutes à savourer avant le baiser sur la marche du TGV. Tous deux appréhendent ce pincement qui envahit le cœur. Même affrontée en adultes raisonnables, les séparations obligatoires mettent la vie en suspend.

 

Line a rejoint sa place et leur fait un signe alors que la rame s’ébranle, les fenêtres vitrées se succèdent à un rythme croissant. Le crescendo stoppe net ; l’arrière du train s’éloigne dans le lointain en silence.

Seuls, ils sortent de la gare. D’un commun accord, ils traversent le boulevard et rejoignent, silencieux, les allées du parc. Là, assises, malgré l’heure matinale, quelques personnes se ressourcent. Tiré de son spleen, Jacques remarque sur un banc déserté, un livre. L’ouvrage attend un nouveau lecteur.

 

Combien de fois a-t-il laissé le sien en pensant au plaisir de partager avec un inconnu sa lecture. Combien de fois aussi lui est-il arrivé d’être cet inconnu. Ressentir l’émotion encore chaude conservée entre les feuilles et l’encre d’imprimerie. Ces livres portent un double message : celui de l’auteur évidement mais celui d’un lecteur ou d’une lectrice qui a donné vie à un objet manufacturé. D’ordinaire, Jacques aurait répondu à cet appel mais son âme pour l’heure est convalescente, elle a besoin de calme, de douceur.

 

Sortant du parc, ils s’assoient à la terrasse du Gambetta et commandent deux cafés.

 

De son côté, Line file à grande vitesse, remontant le Val de Loire. Un classeur sur les genoux, les oreillettes blanches de son smartphone dans les oreilles, elle regarde absente un paysage qui fuit.

 

Des sonnettes abordent le convoi en s’amplifiant, au brusque changement de tonalité, elles s’éloignent et s’évanouissent. La langueur qui l’habite n’est pas propice au travail. Il faudra bien pourtant se forcer : la réunion de cet après-midi est importante.

 

Les bords du fleuve défilent ; sur les hauteurs de l’autre rive, le château de Rochefort sur Loire lui rappelle le goûter d’hier. Déjà Ancenis, les maisons se suivent dans une course effrénée, les quais de la gare apparaissent dans des flashes

éphémères. Elle s’assoupit un court instant puis reprend ses esprits ; le train ralentit, Angers sans doute ! L’heure sur son téléphone confirme l’approche du seul arrêt de tout le trajet.

 

La place à son côté, bien que réservée est restée vide. Seule elle a posé son porte-document sur le siège libre. En toute innocence, ce geste sauve par-fois d’une présence imposée et importune. Dehors le haut-parleur débite son discours habituel. Peu de monde attend sur le quai. La porte extérieure de la voiture s’ouvre ; "Voiture 18, c’est là !" Un couple dans la soixantaine monte et s’installe. Le mouvement extérieur lui laisse deviner la remise en marche du train.

 

Absorbée à regarder le couple qui range au mieux dans le coffre manteaux et bagages, Line sursaute ; un homme jeune, peut-être 35 - 40 ans lui montre un papier portant un numéro.

 

-"Bien sûr."

Récupérant ses affaires elle réalise que jusqu’à Paris, il va lui falloir faire preuve de politesse envers un envahisseur que les aléas de la programmation SNCF a parachuté là.

 

Les falaises de tuffeau et les cavités troglodytes occupent son esprit, l’intrus n’est plus qu’une bulle d’absence pour elle. La monotonie des plaines de la Sarthe la réveille, elle se remet au travail. Concentrée, c’est tout juste si elle réalise la traversée du Mans, la vue sur la cathédrale de Chartres, les banlieues qui maintenant se suivent, les maisonnettes de meulière dans un carré de jardinet. Symboles de la réussite d’une classe laborieuse venue sur Paris gagner sa vie loin des provinces sans avenir, ces banlieues seront toujours pour elle des lieux sans âmes !

 

Les voies ferrées se regroupent. Comme des nattes les

Bonjour, le week-end prochain, nous fêterons Noël. C'est le moment idéal pour vous annoncer la sortie de mon nouveau livre:  Les Contes du Chat des Songes.

Acquérir le livre papier ou encore le livre numérique, les possibilités sont multiples.

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